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Les revues prédatrices

Qu'est-ce qu'une revue prédatrice ?

Avec le développement de l'Open Access, de nouvelles revues prédatrices ont commencé à se développer. Ces revues se présentent comme scientifiques, mais n’appliquent pas de véritables processus d’évaluation par les pairs. Elles profitent du modèle auteur-payeur, dans lequel les chercheurs financent la publication de leurs travaux, pour générer du profit sans garantir la qualité ni la rigueur scientifique. Ces revues attirent souvent par des promesses de publication rapide et facile. Leur prolifération constitue un danger pour la recherche, car elles diffusent des contenus peu fiables, fragilisent la confiance dans la science, et peuvent nuire à la carrière des chercheurs en compromettant la visibilité et la crédibilité de leurs travaux.

On estime que plus 420 000 articles ont été publiés par environ 8 000 revues prédatrices actives. 

Repérer les prédateurs

Dans un monde académique marqué par le « Publish or Perish » où la publication d'article joue un rôle déterminant dans la carrière des chercheurs et des laboratoires, repérer les revues prédatrices n'est pas évident, car elles imitent la mise en page des revues scientifiques classiques. Les revues prédatrices prospèrent en partie grâce à l'affaiblissement du processus de relecture dans certaines revues scientifiques classiques.

Avec l’essor du modèle auteur-payeur, les éditeurs ont désormais un intérêt économique à publier un grand nombre d’articles, les frais étant supportés par les auteurs. Cette logique de rentabilité peut conduire à une relecture moins rigoureuse, voire expéditive, affaiblissant les critères de qualité scientifique. Dans ce contexte, les revues prédatrices exploitent la confusion en imitant les pratiques éditoriales légitimes, tout en omettant l’évaluation par les pairs. Elles profitent ainsi d’un écosystème où la quantité prime parfois sur la rigueur, au détriment de la recherche.
 


Quelques indices possibles

  • Publication extrêmement rapide : délai très court entre la soumission et la publication, incompatible avec une relecture sérieuse.
  • Absence de transparence sur le processus de relecture : pas d’information claire sur l’évaluation par les pairs.
  • Frais de publication peu clairs ou cachés : aucun détail sur le montant ou les conditions de paiement avant acceptation.
  • Frais de publication modeste : inférieurs à 150 €, frais d'accès ou embargo sur la diffusion.
  • Site web de mauvaise qualité : erreurs de langue, liens cassés, présentation peu professionnelle.
  • Comité éditorial douteux : noms peu connus, fictifs, ou usurpés sans leur accord.
  • Sollicitations agressives par e-mail : invitations insistantes à publier ou à rejoindre le comité éditorial.
  • Absence d’indexation dans des bases reconnues : la revue ne figure pas dans des bases fiables comme le DOAJ
  • Titre trompeur : usage de noms très proches de revues reconnues pour créer la confusion.
  • Aucune politique claire sur les droits d’auteur : pas de mention de licence type Creative Commons.
  • Pas d’affiliation institutionnelle claire : éditeur inconnu, pas d’adresse physique fiable.
  • Facteurs d'impact erronés : consultez le Journal of Citation Reports
 

La zone grise

La frontière entre revues scientifiques légitimes et revues prédatrices tend à se brouiller avec l’émergence d’une « zone grise » éditoriale. Certaines plateformes comme Frontiers ou MDPI,  sont des maisons d'édition de revues scientifiques en libre accès avec relecture par les pairs qui, bien qu’indexées dans des bases reconnues, suscitent des critiques croissantes pour la faiblesse de leurs critères de sélection. Leurs processus de relecture, souvent rapides et peu transparents, laissent planer des doutes sur la rigueur scientifique. Par ailleurs, leur modèle économique fondé sur des frais élevés à la charge des auteurs les incite à maximiser le nombre de publications. Ces pratiques les rapprochent des revues prédatrices, aux yeux d’une partie croissante de la communauté scientifique.

Une méthode recommandée en cas de doute est d'appliquer l'approche spectrale développée par l'InterAcademy Partnership, qui propose dans un rapport de 2022 une échelle des indices permettant de repérer si une revue ou une conférence présente des signes plus ou moins prononcés de prédation.

Les outils d'évaluation 

Pour évaluer la fiabilité d’une revue scientifique et éviter les revues prédatrices, plusieurs outils en ligne sont disponibles. Ces outils sont précieux pour publier en toute confiance :

Le DOAJ 

Le Directory of Open Access Journals (DOAJ) recense les revues en open access qui respectent des critères stricts de transparence et de qualité. Le DOAJ n’admet pas les revues prédatrices et fait un bon travail pour les écarter. Une revue Voie Dorée qui ne figure pas dans le DOAJ est donc potentiellement une revue prédatrice. Les revues hybrides ne figurent néanmoins pas dans le DOAJ.

Compass to Publish

Développé par l’Université de Liège, Compass to Publish permet d’évaluer une revue à partir d’un questionnaire détaillé sur ses pratiques éditoriales, basé sur une vingtaine de critères (listes de confiance, blacklists, contrefaçons, référencement, etc.)

Think. Check. Submit

Think. Check. Submit. est une initiative intersectorielle qui vise à informer les chercheurs, à promouvoir l’intégrité et à renforcer la confiance dans des recherches et des publications crédibles. Il propose une checklist simple et pédagogique pour aider les chercheurs à vérifier la crédibilité d’un éditeur avant de soumettre un article.